La transformation digitale est une réalité. Elle bouscule nécessairement le paysage entrepreneurial. Il y a les entreprises qui l’ont adoptée par conviction. Celles qui suivent le mouvement, résignées. Et celles qui y résistent.
Évoquée régulièrement, cette mutation interroge l’entreprise en profondeur.
Mais, si elle se présente comme une source de questionnement pour le chef d’entreprise, pourquoi ne serait-elle pas la promesse de nouvelles opportunités ?
Ce premier article d’une série de trois propose une réflexion sur les doutes et les promesses de la transformation digitale pour une TPE/PME.
Puis, un second article (publié prochainement) abordera le sujet de façon plus concrète : en quoi consiste cette transformation numérique pour une TPE ou une PME ? Comment peuvent-elles se réinventer à l’heure du digital ?
Enfin, dans un troisième temps, nous franchirons le pas, étape par étape, pour que cette évolution digitale ait un sens pour l’entreprise.
DOUTES ET PROMESSES DE LA TRANSFORMATION DIGITALE.
Pourquoi tant de doutes au sujet de la mutation numérique ?
Quelques propos glanés ici et là, auprès d’entrepreneurs. ‘’Le digital implique une gestion lourde’’. »Ce n’est pas mon métier’’. ‘’Il (le digital) pose un problème de budget’’. ‘’Nous manquons de temps’’. ‘’ Je peux toujours bidouiller’’. ‘’Mon site tourne tout seul’’. ’’J’assure moi-même le webmarketing de mon entreprise’’. ‘’On a toujours vendu sans’’. Etc …
Il est vrai, adopter un modèle radicalement différent des précédents peut rebuter. Et tous les prétextes peuvent être imaginés pour y renoncer.
Il est facile de penser qu’il est plus confortable de continuer son activité selon un modèle économique et organisationnel que l’on maîtrise. En réalité, il s’oppose à celui des entreprises qui ont franchi le pas. Et ce sont elles qui sont avantagées. En menant une vraie réflexion et en concrétisant leurs ambitions, elles ont gagné en notoriété. En parts de marché, en nouvelles perspectives, également.
Sans compter que le client, lui, a évolué…
Non, la transformation digitale n’est pas réservée aux grandes entreprises ni aux start-up.
Non, la transformation digitale n’est pas réservée aux grandes entreprises ni aux start-up qui, elles, de toutes façons, sont nativement digitales. Une majorité de TPE/PME françaises pense à tort que cette transformation leur est inaccessible.
Ainsi une enquête McKinsey éclairait sur les freins de la transformation digitale dans les entreprises françaises. Les principales difficultés à franchir le pas sont : les rigidités organisationnelles (45 %), un déficit de compétences numériques (31 %), un manque de marge de manœuvre financière (30 %) et un manque d’implication visible du leadership (28 %), la complexité des technologies numériques (13 %), les difficultés dans la gestion du changement (12 %), et les risques en matière de sécurité (5 %).
En 2014, seulement 50% des 3,4 millions de TPE/PME françaises avaient un site internet. 42% des entreprises de moins de 50 salariés et 75% des TPE ne possédaient aucun site internet et ne saisissaient pas l’intérêt d’en créer un. (Baromètre Opinionway-Priceminister-LaPoste, octobre 2014).
Le résultat est alors sans appel. En matière d’intégration de la technologie numérique par les entreprises, la France se classe en 21ème position sur 28 de l’Union européenne, selon le tableau de bord 2015 du DESI (Digital Economy and Society Index-indice relatif à la transformation numérique d’un pays et défini par la Commission européenne).
Et si l’inspiration venait des grandes entreprises.
Il serait pourtant bien intéressant de s’inspirer des réflexions des grandes entreprises en la matière. Notamment, des résultats de l’étude « L’Entreprise 2020 à l’ère numérique, enjeux et défis » du Cigref (réseau de 139 grandes entreprises dont la mission est de promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance).
En effet, il a dernièrement proposé neuf enjeux et défis pour les entreprises d’ici à 2020. Huit d’entre eux peuvent absolument être source d’inspiration pour les TPE et PME :
- réinventer les modèles d’affaires,
- multiplier les partenariats,
- repenser l’organisation pour mieux innover,
- valoriser les données et créer la confiance,
- maîtriser les nouveaux risques numériques,
- développer la culture numérique,
- attirer et fidéliser les meilleurs talents,
- renforcer le e-leadership des dirigeants.
Ces propositions complètent les études précédemment citées.
Petite ou grande, nouvellement ou historiquement installée, toute entreprise connait finalement les mêmes problématiques. Les solutions existent pour tout chef d’entreprise doté d’une véritable vision de ses enjeux stratégiques et managériaux.
Les perspectives d’une transformation digitale sont si prometteuses…
Toutefois, la majorité des entreprises ne saisit pas cette opportunité. Il est constaté que 53% d‘entre elles ne considèrent pas le numérique comme une priorité immédiate. Par ailleurs, 52% ignorent ce que le numérique implique pour leur organisation et leur métier. Défaut de confiance ou de conviction, absence d’inspiration, manque de motivation, intuition en berne, scepticisme ?
Pourtant, les clés du succès sont simples. L’entreprise qui réussit sa transformation numérique est celle qui en fait un axe prioritaire. Par conséquent, sa maturité numérique se mesure à ce qu’elle investit pour améliorer l’expérience client, la production et son business model. Ainsi qu’au travers des ressources humaines et managériales qu’elle prévoit pour accompagner ce changement.
Le résultat est que les entreprises ayant accompli et réussi leur transformation digitale sont 26% plus rentables que celles qui sont restées inactives en la matière.
De même, un usage plus soutenu du numérique multiplierait par deux le taux de croissance des entreprises françaises.
C’est ce qui ressort du très intéressant rapport « La transformation numérique de l’économie » remis fin 2014 au Ministère des finances.
Alors qu’attend une TPE/PME pour s’engager dans cette voie de la transformation numérique ?
La perspective de travailler à sa mutation digitale notamment par une réflexion stratégique webmarketing permet en particulier de :
- gérer les canaux, on line et off line, de manière optimisée pour l’entreprise et de façon sérieuse pour le client,
- relever les nombreux points de contacts (site web, média sociaux, newsletters, applications mobile, etc.) en se concentrant sur ceux adaptés à l’entreprise,
- gagner en visibilité pour combler un retard sur ses concurrents.
Voici donc quelques pistes parmi d’autres que nous aborderons dans un prochain article de notre dossier ‘’La transformation digitale des TPE et PME : se réinventer à l’heure du numérique’’.
